- Tu n'assumes jamais ce que tu penses. Tu parles toujours de nuance, de complexité. Tu crois que c'est ça, être intelligent, être mûr, avoir une pensée? Sur les sujets les plus graves comme sur les plus ordinaires, ta pensée est un balancement permanent. Tu veux. Et la seconde d'après tu ne veux plus. Tu crois et tu doutes dans la même phrase. Une vie de peut-être! C'est ce que tu veux? On ne sait jamais ce que tu penses. Le monde pour toi est une fine ligne de crête entre deux abîmes.
(Mohamed Mbougar Sarr - La plus secrète mémoire des hommes - p113)