L'HOMME SURNUMÉRAIRE - Patrice Jean
p62
Un homme ne devient intéressant que lorsqu'il commence à perdre, me dis-je avant de quitter la plage.
p72
...le refus de la nostalgie équivalait à ne pas aimer le présent quand il était présent, ou si peu, puisque l'on s'en détourne sans regret, lui préférant à chaque fois le présent succédant à l'ancien, que l'on sacrifiera dans quelques années à l'heure du nouveau jour, et ainsi de suite, sans rien retenir,comme un homme à la mémoire trouée, comme ces gens qui courent après de nouveaux vêtements, de nouvelles idées sensées apporter, à chaque fois, le bonheur.
p74
la vaisselle
p174
La littérature était du côté de l'individu, de la solitude, de la défaite; la communauté des petits hommes ne la supportait plus, et moi, renégat, je jetais, avec les autres, ma pelletée d'immondices sur son corps blessé et sublime.
p189
S'il avait entendu parler de "déconstruction", il aurait sur-le-champ détesté le concept, comme l'indisposait le champ sémantique de la division, fragmentation, morcellement, séparation, etc. Pour lui, le bonheur était dans l'agglomération, la construction, la permanence.Serge, sans le savoir, était un classique, pas un postmoderne. Autant dire, un homme à négliger ("à abattre" eût été lui accorder trop d'importance).
p221
Les femmes de ménage et la révolution. +++++
p228
Par contrecoup, la droite et l'extrême-droite me devenaient aimables et j'aimais afficher, devant ses amis épouvantés, des idées qu'ils jugeaient "nauséabondes", de la même façon qu'autrefois, devant des bigots, les libertins, s'amusaient à nier l'existence de Dieu.
p263
La lettre d'Étienne Weil à Jacques Cornevain. +++++